Une newsletter à Très-Haut-Débit
Avons-nous besoin d'une énième newsletter pour parler de la tech et de ses pitreries ? Probablement pas. Mais l'Internet Très-Haut-Débit est le royaume de l'abondance alors profitons-en !
Commencez à écrire… Cette invitation m’a toujours attiré autant qu’elle me fait peur. J’ai tendance à lui tourner autour et à (beaucoup trop) réfléchir avant de me lancer. C’est bien ce qu’il s’est passé avec cette newsletter. Ça fait longtemps que je réfléchis à reprendre l’écriture, pour moi d’abord et qui veut bien me lire. Écrire à la première personne m’est devenu étranger, c’est presque gênant. Un passage en école de journalisme en est la cause. On y apprend à mettre de la distance entre nous et le lecteur et surtout à temporiser nos ardeurs de jeune éditorialiste. Ton avis, on s’en fiche un peu, tiens-toi-en aux faits. On s’est bien rendu compte depuis que la neutralité journalistique ne se limite pas à l’emploi de la troisième personne, mais voilà, j’ai pris le pli. Une autre raison tient au fait que je n’étais pas destiné à écrire. Enfant dyslexique, je ne savais pas écrire correctement jusqu’à l’âge de mes 10 ans. Quand je dis écrire correctement, je ne parle pas d’une syntaxe ou d’une orthographe irréprochable mais d’un texte compréhensible pour un adulte. Mais voilà, à force de lire tout ce qui me passait sous la main, l’envie d’écrire et surtout l’envie d’être là où l’on m’attendrait le moins une fois adulte m’a poussé jusqu’au journalisme. Mais l’écriture est toujours douloureuse. Et pourtant, j’en redemande toujours. C’est une pratique, un métier d’artisanat qui me plaît, c’est tout. Même après avoir souffert comme bon nombre de jeunes journalistes, au point de renoncer pendant un temps à mon métier avant d’y revenir progressivement. J’aime travailler un texte, qu’il soit bousculé et taillé pour correspondre à un format. Je suis toujours autant émerveillé par un texte capable de dire beaucoup en peu de mots.
Après avoir multiplié les projets de blog — Brain added, 101 touches… — dans les années 2010 (oulala la phrase de boomer) je me suis tourné vers d’autres formats, évidemment : la vidéo. Mais le besoin de revenir à ce matériel de base me démange. Et si j’ai longtemps observé Substack de loin, avec une certaine réserve, pensant que c’était encore une usine à gaz à la Mailchimp, je me rends bien compte aujourd’hui à quel point cette plateforme est parfaite, et renoue, avec la grande époque du blogging sous ses apparats de newsletter. Un truc que j’adore sur Substack, c’est la petite section recommandation. On faisait ça à l’époque des blogs. Et ce retour à une recommendation organique, choisi par un auteur, sans avoir à répondre à un mystérieux algorithme me réjouit. C’est donc encore possible de goûter à cet Internet. Quel plaisir.
On va se parler de tech (quoi d’autre ?) mais j’ai une nouvelle manière de l’appréhender. Celle-là va vous surprendre. Je ressens le besoin de plus en plus pressant d’être hors-ligne. J’ai désinstallé Twitter de mon téléphone et j’ai déménagé de Paris. Pour moi, tout ça est une réponse au même problème. J’ai besoin de sortir du “flux”. Maintenant que je me suis bien déconnecté, pour prendre du recul sur pas mal de choses à la fois. J’ai envie de relancer quelque chose mais je vais m’y prendre différemment et commencer par le début. En écrivant.
Trop hâte ! 🤩 Lire que 101 touches était “dans les années 2010” fait quand même un peu mal. 😂 Alors moi qui te suis depuis bientôt 15 ans (comme ça je te rejoins chez les boomers, comme dire boomer c’est déjà boomer en soi), j’ai hâte de voir là ou tu vas nous emmener ! 🙏🏼
J’ai hâte pour la suite !